♫ Françoise Hardy - Il n'y a pas d'amour heureux [25]
Album
Ma jeunesse fout le camp
Date
1967
Morceau coincé entre
Ma belle de Bernard Lavilliers et Maahnt de Magma
Un œil sur la pochette

Un œil sur les paroles
Rien n'est jamais acquis à l'homme. Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son cœur. Et quand il croit
Ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix
Et quand il veut serrer son bonheur il le broie.
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux.
Sa vie, elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin.
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désarmés incertains.
Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux.
L'anecdote
Chez les yéyés, on aimait bien reprendre les chansons des autres. Soit pour les faire passer de la langue de Shakespeare à celle de Molière (sacrifiant le plus souvent au passage les paroles originales pour greffer sur ces mélodies à succès des platitudes lénifiantes que pourront reprendre derrière leur poste nos chères têtes blondes), soit simplement parce qu'une chanson ayant déjà marché ailleurs, il y a de bonnes chances qu'elle marche à nouveau pour vous. Sur cet album, Françoise Hardy (23 ans, et déjà son septième disque...) n'abuse pas de cette recette miracle et préfère modeler une création personnelle. Certes, on y retrouve bien un peu de banalité dans les textes et les mélodies (pour mémoire, quelques jours avant la sortie de cet album, le Sgt. Pepper des quatre garçons éventés mais inventifs bousculait l'autre côté de la Manche), mais c'est plutôt la simplicité et la sensibilité qui dominent ici. Et quand elle met de son côté ce texte beau à pleurer d'Aragon, mis en musique par Brassens, et qu'elle décide d'y coller sa voix éthérée et quelques arrangements subtils, le résultat ne peut être que magnifique.
S'il faut un mot de la fin
Françoise Hardy sort sans trop de mal de la masse des nouveaux chanteurs et chanteuses français des années soixante, ce qui, au vu du nombre incalculable de ringards qui s'épanchèrent sur les ondes à l'époque, n'est certes pas un exploit hors du commun. Mais elle possède un univers bien à elle, une sorte de mélancolie du temps qui passe qui lui colle joliment à la peau et sied à ses chansons.
Avec cet album, la demoiselle inaugurait son propre label, Asparagus, allusion à son surnom de "grande asperge" : je ne peux qu'éprouver une empathie certaine ; dans le panier des surnoms légumineux, j'ai aussi souvent eu droit à cette étiquette.
Et puis en bonus, parce que dans le genre ballade simple, souple et superbe, on a rarement fait mieux.
Merci au parolier, un certain Gainsbourg je crois.
La semaine prochaine, l'épopée yéyé continue avec Sheila et son tube L'école est finie !
Ah, je sais pas vous, mais moi j'ai hâte, j'ai hâte !
Ma jeunesse fout le camp
Date
1967
Morceau coincé entre
Ma belle de Bernard Lavilliers et Maahnt de Magma
Un œil sur la pochette

Un œil sur les paroles
Rien n'est jamais acquis à l'homme. Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son cœur. Et quand il croit
Ouvrir ses bras, son ombre est celle d'une croix
Et quand il veut serrer son bonheur il le broie.
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
Il n'y a pas d'amour heureux.
Sa vie, elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin.
À quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désarmés incertains.
Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
Il n'y a pas d'amour heureux.
L'anecdote
Chez les yéyés, on aimait bien reprendre les chansons des autres. Soit pour les faire passer de la langue de Shakespeare à celle de Molière (sacrifiant le plus souvent au passage les paroles originales pour greffer sur ces mélodies à succès des platitudes lénifiantes que pourront reprendre derrière leur poste nos chères têtes blondes), soit simplement parce qu'une chanson ayant déjà marché ailleurs, il y a de bonnes chances qu'elle marche à nouveau pour vous. Sur cet album, Françoise Hardy (23 ans, et déjà son septième disque...) n'abuse pas de cette recette miracle et préfère modeler une création personnelle. Certes, on y retrouve bien un peu de banalité dans les textes et les mélodies (pour mémoire, quelques jours avant la sortie de cet album, le Sgt. Pepper des quatre garçons éventés mais inventifs bousculait l'autre côté de la Manche), mais c'est plutôt la simplicité et la sensibilité qui dominent ici. Et quand elle met de son côté ce texte beau à pleurer d'Aragon, mis en musique par Brassens, et qu'elle décide d'y coller sa voix éthérée et quelques arrangements subtils, le résultat ne peut être que magnifique.
S'il faut un mot de la fin
Françoise Hardy sort sans trop de mal de la masse des nouveaux chanteurs et chanteuses français des années soixante, ce qui, au vu du nombre incalculable de ringards qui s'épanchèrent sur les ondes à l'époque, n'est certes pas un exploit hors du commun. Mais elle possède un univers bien à elle, une sorte de mélancolie du temps qui passe qui lui colle joliment à la peau et sied à ses chansons.
Avec cet album, la demoiselle inaugurait son propre label, Asparagus, allusion à son surnom de "grande asperge" : je ne peux qu'éprouver une empathie certaine ; dans le panier des surnoms légumineux, j'ai aussi souvent eu droit à cette étiquette.
Et puis en bonus, parce que dans le genre ballade simple, souple et superbe, on a rarement fait mieux.
Merci au parolier, un certain Gainsbourg je crois.
La semaine prochaine, l'épopée yéyé continue avec Sheila et son tube L'école est finie !
Ah, je sais pas vous, mais moi j'ai hâte, j'ai hâte !